Le week-end du 11 et 12 mars, la petite commune de Vauvert, située dans le Gard, a été le théâtre d'une tragédie inédite lors de la finale du championnat de France de canicross, organisée par la Fédération française des sports et loisirs canins. Plusieurs chiens participant à l'événement ont été empoisonnés, causant la mort de trois d'entre eux et plongeant les propriétaires et les organisateurs dans un profond désarroi.
La compétition, qui réunissait 550 participants venus de toute la France, avait débuté sans encombre le samedi. Mais le dimanche matin, avant l'épreuve de caniVTT, plusieurs chiens ont montré des signes d'empoisonnement. Oslo, un braque allemand de cinq ans, champion de VTT sur neige, est décédé en seulement dix minutes, malgré l'intervention rapide d'un vétérinaire. Opale, un berger belge Tervueren de 4 ans, et Palma, une greyster de 3 ans, ont également succombé. Un quatrième chien, un husky nommé Togo, a été empoisonné mais a survécu.
L'enquête, menée par la brigade de recherche et la police technique et scientifique, a révélé la présence de boulettes de viande enrobées d'un produit anti-limaces sur le site de la compétition. Les échantillons sont actuellement en cours d'analyse dans un laboratoire spécialisé de Lyon. La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, a précisé que l'enquête porte sur des « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif, aggravé par la circonstance de mort pour trois des quatre chiens », un délit passible de « 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende ».
Les habitants de Vauvert et les participants à l'événement sont bouleversés par cette tragédie. Les organisateurs ont annoncé qu'ils ne tiendraient plus de compétition de canicross dans la commune. Les riverains se montrent très prudents avec leurs propres animaux, les gardant enfermés pour éviter tout risque d'empoisonnement. Les soupçons et les hypothèses quant à l'identité de l'auteur de cet acte odieux se multiplient, mais l'enquête se poursuit pour tenter de faire la lumière sur cette affaire.
Christelle Guilbert, la maîtresse d'Oslo, a témoigné de sa douleur face à la perte de son compagnon à quatre pattes : « C'était un athlète, capable de grandes performances. Et un animal, c'est un être vivant que vous avez connu tout petit, et avec lequel vous créez un lien particulier. » Elle espère que le coupable sera rapidement identifié et traduit en justice pour cet acte de cruauté envers des animaux sans défense.
